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Concert Gas Blues Band avec Manu Beer (Orgue Hammond B3)

Photo de Christian MelroseCafé
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Christian M.
Concert Gas Blues Band avec Manu Beer (Orgue Hammond B3)

Détails

http://youtu.be/sQi3nzOzAwc

Interview de Jean-Louis Guinochet pour le WebZine Feeling Blues
Un groupe du sud basé dans l’Hérault.
Toujours entre deux concerts ou deux tournées, Le GAS BLUES BAND, ce groupe phare du sud-ouest qui vient de sortir un excellent album est en train de gagner une place majeure dans l’héxagone.
Son leader et fondateur, Gaspard Ossikian, a accepté bien volontier de répondre à mes questions.
FB< Bonjour Gaspard, raconte-nous un peu ton histoire.
Le blues a-il toujours été ta musique ?
G< Bonjour Jean-Louis. Je suis né en Arménie (Erevan) en 1962, et vit en France depuis 1966.
Les premières notes que j’ai fait sur une guitare quand j’avais 12 ans étaient des notes «bleues», mais je ne le savais pas. Une paire d’années après, un musicien plus âgé que moi m’a dit «mais c’est du Blues ce que tu me joues là !» Ensuite Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour découvrir les pionniers du blues, tel que je les voyais inscrit sur des vinyles que j’avais, comme Mac McKinley Morganfield, Chester Burnet, et bien d’autres.
Depuis je n’ai jamais «lâché» le blues, j’ai même essayé de m’en dégoûter, mais rien n’y fait, c’est plus fort que moi et vital, si je n’en joue pas il manque quelque chose dans ma vie de tous les jours.
FB< Quand et comment est né le Gas Blues Band ?
G< Tout d’abord, le nom de Gas Blues Band est né car j’ai beaucoup accompagné d’artistes de blues afro-américains lors de leur tournée en France et je continue à le faire. C’est en gros le nom du «backing band».
Ensuite la rencontre avec Patrice Meyer, le bassiste, et la venue à la batterie de Yannick, un ami de longue date, plus la collaboration d’ Olivier Mas, mon voisin, (nous habitons a 15 mn l’un de l’autre) m’a fait perdurer dans ce choix !
Maintenant, le Gas Blues band a un CD derrière lui, et de nombreux concerts.
FB< Après Toronzon Cannon, Lawrence Shy Gladney et Nat Dove, tu viens d’accompagner Donald Ray Johnson en tournée.
C’est une belle expérience que beaucoup de groupes aimeraient tenter, mais quels en sont les avantages ou les inconvéniants ?
G< On apprend beaucoup quand on accompagne de tels artistes.
Il y a très peu d’inconvénients dans la mesure où on joue tous la même chose, c’est à dire du BLUES !
Je ne joue qu’avec des artistes afro-américains avec qui le courant passe, et mon choix se fait évidement sur le plan artistique mais aussi humain.
FB< Toronzon Cannon dit, dans ABS Magazine n°40 de déc 2013, en parlant des ses inspirations d’auteur-compositeur : « Quant au morceau Let It Shine Aways, il trouve racine dans une conversation avec un ami et musicien arménien, Gaspard Ossikian. Il me racontait l’histoire du peuple d’Arménie au travers du temps. C’est quelque chose que j’ignotais car ce n’est jamais enseigné dans les écoles américaines. Cela m’a tellement touché que j’ai voulu écrire une chanson à propos de la vie et de la mort et le fait que quelles que soient les circonstances, les gens peuvent rayonner sur leur entourage ».
Aujourd’hui tu écoutes ce titre avec une oreille différente ?
G< Je suis très fier que Toronzo ait cité mon nom pour cette chanson. Je me souviens même du moment ou nous avons parlé du génocide Arménien. Il fut très touché car en lui expliquant des détails, comme ma grand-mère qui fut enchaînée et vendue comme esclave à Alep en Syrie, cela lui a rappelé son histoire, celle de ses ancêtres !
La chanson en elle même est une pure réussite, très épurée, avec les voix magnifiques de Joanna Connors et Mike Wheeler. C’est vrai que maintenant je ne l’entends plus de la même façon, il y a un message intime qui me touche beaucoup.
FB< Et pour toi, comment s’élabore un nouveau morceau ?
G< Cela se fait soit avec une mélodie/structure qui me vient naturellement, soit c’est une histoire, tranche de vie ou autre, que j’ai en tête. Dans ce cas j’ai les paroles et je me mets à chercher une ligne harmonique qui colle au texte.
FB< Patrick Verbeke, dans sa préface du livre « Le Blues » de Stéphane Koechlin, écrivait :
Luther Allison me disait peu avant sa tragique disparition en 1997, « Tu sais, je ne parle pas français, je ne parle pas vraiment bien américain, je parle blues. C’est ce que tu dois faire…. Mais pour cela, emploie les mots de ta langue maternelle, c’est avec elle que tu seras le plus à même de transcrire et d’exprimer tes sentiments, surtout en improvisant ».
Est-ce pour cette raison que tu as enregistré un titre en français « Voyou » dans l’album Troubled Waters ?
G< Un peu, oui ! Car dans le blues, tout ce que l’on a à faire c’est de le jouer avec notre propre culture comme le disait Luther Allison.
C’est un exercice très dur que de le chanter en Français. Paul Personne, Bill Deraime sont pour moi les meilleurs ! Il y en a d’autres que j’apprécie, mais qui me touchent moins.
FB< C’est un bon album qui a été très bien accueilli. Le plus important pour toi quand tu joues du blues, c’est le studio ou la scène ? Qu’est ce qui te procure le plus de plaisir ?
G< La scène avant tout ! J’aime aussi beaucoup le studio, mais ce n’est pas là ou j’excelle !
En studio il n’y a pas l’interaction éphémère entre le public et le groupe, celle qui donne du feeling et les bonnes idées au bon moment.
En plus, quand le studio ne vous retranscrit pas le son que l’on a sur scène c’est la cata !
Sinon je suis super content que la presse ait bien accueilli le dernier CD !
Nous l’avons enregistré en «configuration live» comme si on était sur scène. Entre nous il y a eu une alchimie surprenante. A part quelques guitares et chants qui ont été refait, tout le reste est du LIVE ! C’est un très bon souvenir !
FB< Quels sont tes prochains projets ?
G< Une prochaine tournée en mars avec Toronzo Cannon, une tournée pas encore sûre mais tout de même bien partie, au Viet Nam, pour le mois de mai. Une saison d’été ou nous allons faire pas mal de concerts, partager la scene avec Awek et Jersey Julie Band. Une future tournée est aussi en prévison pour la fin de l’année avec Donald Ray Johnson, mon ami et partenaire de BLUES depuis 10 ans.
FB< C’est impréssionnant ! On croise les doigts pour que ces nombreux projets aboutissent.
Merci Gaspard d’avoir bien voulu jouer au jeu des questions-réponses.
Quel est ton mot de la fin pour les lecteurs de Feeling Blues ?
G< Je tiens à remercier Feeling Blues et tout ceux qui se décarcassent pour faire vivre le blues !
Le blues est loin d’être mort. Il évolue, passe les frontières, et continu de s’enrichir avec les nouvelles générations qui le jouent ! Ce n’est pas une couleur, peut être même plus une musique, c’est un FEELING et une histoire ancrée dans nos mémoire collectives. C’est HUMAIN quoi !
Interview Jean-Louis Guinochet

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Le Melrose Café en Agde, le Café Concert dans l'Hérault !
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