Café-Philo Lyon

Faire le vide prend-il trop de place ?

Du latin vacuum, le vide se définit comme étant un espace ne contenant rien. L’ontologie du vide a longtemps fait question. Ainsi, un temps, les physiciens considéraient que ‘l'éther’ remplissait l’espace, qui ne pouvait être que non-vide.

A contrario d'Aristote, Pascal considère que ce n'est pas la nature, mais l’Homme, qui a horreur du vide. Et c’est de cette horreur qu’il n’a de cesse de chercher à se divertir. L’Homme qui fait l'expérience de l’ennui sent son néant, son vide, et sortira du fond de son âme l’ennui et le désespoir. Pourquoi vouloir faire le vide si c’est quelque chose que nous cherchons à fuir, le provoquer serait-il penser naïvement comme un contre-feu, un moyen d‘y faire face ?

Dans la tradition taoïste, créer le vide ne signifie pas chercher à le “faire”, car cela reviendrait à poursuivre un objectif. Il s'agit plutôt de se laisser simplement être, sans être complètement. Mais pourquoi vouloir tenter une expérience partant d’un principe aussi paradoxal ?

Selon une perspective bouddhiste, notre esprit est rempli parce que nous sommes attachés au monde et à ses représentations. Alors, faire le vide revient à lâcher prise. Cela peut-il prendre trop de place si cela nous empêche de faire des choses nécessaires. Mais faire le vide peut aussi être la création d'un espace d'accueil : faire silence en soi pour écouter l'autre, faire de la place pour que quelque chose de neuf s’y installe. Faire le vide est-il un aménagement de l'espace, au sens d'une absence de chose, donc relatif aux choses qu'on ne veut pas ?

La perspective bouddhiste peut également se présenter comme une négation des essences qui constitueraient la réalité… Rejoindrait-elle alors d’une certaine manière la perspective Sartrienne, pour laquelle l’homme, étant condamné à être libre, est constamment confronté au néant, c’est-à-dire à l’absence de sens préétabli dans l’univers ?

Dans quelle mesure la méthode du doute cartésien n’est-elle pas une manière de « faire le vide » ? Suspendre les jugements et rejeter les croyances incertaines pour atteindre une base indubitable sur laquelle fonder la connaissance, à savoir le cogito (« je pense donc je suis »). De même, toute modélisation, création de concepts philosophiques ou scientifiques, ne nécessite-t-elle pas d‘évacuer de la scène tout cas particulier pour pouvoir appréhender la réalité dans le vide de l’abstraction ?

Devrait-on se méfier des propositions de lâcher prise et d'expérimenter le vide comme invitation à négliger ce qui nous semble pourtant évident et concret ? Où est-ce un moment de la pensée qui nous offre de ne pas rester prisonnier des représentations nécessairement partiales ? Peut-on seulement faire l'expérience du vide ? Ou ne cherche-t-on pas simplement à en frôler le vertige pour mieux remplir notre esprit, retrouver le goût du superflu ?

Faire le vide prend-il trop de place ?

Du latin vacuum, le vide se définit comme étant un espace ne contenant rien. L’ontologie du vide a longtemps fait question. Ainsi, un temps, les physiciens considéraient que ‘l'éther’ remplissait l’espace, qui ne pouvait être que non-vide.

A contrario d'Aristote, Pascal considère que ce n'est pas la nature, mais l’Homme, qui a horreur du vide. Et c’est de cette horreur qu’il n’a de cesse de chercher à se divertir. L’Homme qui fait l'expérience de l’ennui sent son néant, son vide, et sortira du fond de son âme l’ennui et le désespoir. Pourquoi vouloir faire le vide si c’est quelque chose que nous cherchons à fuir, le provoquer serait-il penser naïvement comme un contre-feu, un moyen d‘y faire face ?

Dans la tradition taoïste, créer le vide ne signifie pas chercher à le “faire”, car cela reviendrait à poursuivre un objectif. Il s'agit plutôt de se laisser simplement être, sans être complètement. Mais pourquoi vouloir tenter une expérience partant d’un principe aussi paradoxal ?

Selon une perspective bouddhiste, notre esprit est rempli parce que nous sommes attachés au monde et à ses représentations. Alors, faire le vide revient à lâcher prise. Cela peut-il prendre trop de place si cela nous empêche de faire des choses nécessaires. Mais faire le vide peut aussi être la création d'un espace d'accueil : faire silence en soi pour écouter l'autre, faire de la place pour que quelque chose de neuf s’y installe. Faire le vide est-il un aménagement de l'espace, au sens d'une absence de chose, donc relatif aux choses qu'on ne veut pas ?

La perspective bouddhiste peut également se présenter comme une négation des essences qui constitueraient la réalité… Rejoindrait-elle alors d’une certaine manière la perspective Sartrienne, pour laquelle l’homme, étant condamné à être libre, est constamment confronté au néant, c’est-à-dire à l’absence de sens préétabli dans l’univers ?

Dans quelle mesure la méthode du doute cartésien n’est-elle pas une manière de « faire le vide » ? Suspendre les jugements et rejeter les croyances incertaines pour atteindre une base indubitable sur laquelle fonder la connaissance, à savoir le cogito (« je pense donc je suis »). De même, toute modélisation, création de concepts philosophiques ou scientifiques, ne nécessite-t-elle pas d‘évacuer de la scène tout cas particulier pour pouvoir appréhender la réalité dans le vide de l’abstraction ?

Devrait-on se méfier des propositions de lâcher prise et d'expérimenter le vide comme invitation à négliger ce qui nous semble pourtant évident et concret ? Où est-ce un moment de la pensée qui nous offre de ne pas rester prisonnier des représentations nécessairement partiales ? Peut-on seulement faire l'expérience du vide ? Ou ne cherche-t-on pas simplement à en frôler le vertige pour mieux remplir notre esprit, retrouver le goût du superflu ?

Faire le vide prend-il trop de place ?

Du latin vacuum, le vide se définit comme étant un espace ne contenant rien. L’ontologie du vide a longtemps fait question. Ainsi, un temps, les physiciens considéraient que ‘l'éther’ remplissait l’espace, qui ne pouvait être que non-vide.

A contrario d'Aristote, Pascal considère que ce n'est pas la nature, mais l’Homme, qui a horreur du vide. Et c’est de cette horreur qu’il n’a de cesse de chercher à se divertir. L’Homme qui fait l'expérience de l’ennui sent son néant, son vide, et sortira du fond de son âme l’ennui et le désespoir. Pourquoi vouloir faire le vide si c’est quelque chose que nous cherchons à fuir, le provoquer serait-il penser naïvement comme un contre-feu, un moyen d‘y faire face ?

Dans la tradition taoïste, créer le vide ne signifie pas chercher à le “faire”, car cela reviendrait à poursuivre un objectif. Il s'agit plutôt de se laisser simplement être, sans être complètement. Mais pourquoi vouloir tenter une expérience partant d’un principe aussi paradoxal ?

Selon une perspective bouddhiste, notre esprit est rempli parce que nous sommes attachés au monde et à ses représentations. Alors, faire le vide revient à lâcher prise. Cela peut-il prendre trop de place si cela nous empêche de faire des choses nécessaires. Mais faire le vide peut aussi être la création d'un espace d'accueil : faire silence en soi pour écouter l'autre, faire de la place pour que quelque chose de neuf s’y installe. Faire le vide est-il un aménagement de l'espace, au sens d'une absence de chose, donc relatif aux choses qu'on ne veut pas ?

La perspective bouddhiste peut également se présenter comme une négation des essences qui constitueraient la réalité… Rejoindrait-elle alors d’une certaine manière la perspective Sartrienne, pour laquelle l’homme, étant condamné à être libre, est constamment confronté au néant, c’est-à-dire à l’absence de sens préétabli dans l’univers ?

Dans quelle mesure la méthode du doute cartésien n’est-elle pas une manière de « faire le vide » ? Suspendre les jugements et rejeter les croyances incertaines pour atteindre une base indubitable sur laquelle fonder la connaissance, à savoir le cogito (« je pense donc je suis »). De même, toute modélisation, création de concepts philosophiques ou scientifiques, ne nécessite-t-elle pas d‘évacuer de la scène tout cas particulier pour pouvoir appréhender la réalité dans le vide de l’abstraction ?

Devrait-on se méfier des propositions de lâcher prise et d'expérimenter le vide comme invitation à négliger ce qui nous semble pourtant évident et concret ? Où est-ce un moment de la pensée qui nous offre de ne pas rester prisonnier des représentations nécessairement partiales ? Peut-on seulement faire l'expérience du vide ? Ou ne cherche-t-on pas simplement à en frôler le vertige pour mieux remplir notre esprit, retrouver le goût du superflu ?

Faire le vide prend-il trop de place ?

Du latin vacuum, le vide se définit comme étant un espace ne contenant rien. L’ontologie du vide a longtemps fait question. Ainsi, un temps, les physiciens considéraient que ‘l'éther’ remplissait l’espace, qui ne pouvait être que non-vide.

A contrario d'Aristote, Pascal considère que ce n'est pas la nature, mais l’Homme, qui a horreur du vide. Et c’est de cette horreur qu’il n’a de cesse de chercher à se divertir. L’Homme qui fait l'expérience de l’ennui sent son néant, son vide, et sortira du fond de son âme l’ennui et le désespoir. Pourquoi vouloir faire le vide si c’est quelque chose que nous cherchons à fuir, le provoquer serait-il penser naïvement comme un contre-feu, un moyen d‘y faire face ?

Dans la tradition taoïste, créer le vide ne signifie pas chercher à le “faire”, car cela reviendrait à poursuivre un objectif. Il s'agit plutôt de se laisser simplement être, sans être complètement. Mais pourquoi vouloir tenter une expérience partant d’un principe aussi paradoxal ?

Selon une perspective bouddhiste, notre esprit est rempli parce que nous sommes attachés au monde et à ses représentations. Alors, faire le vide revient à lâcher prise. Cela peut-il prendre trop de place si cela nous empêche de faire des choses nécessaires. Mais faire le vide peut aussi être la création d'un espace d'accueil : faire silence en soi pour écouter l'autre, faire de la place pour que quelque chose de neuf s’y installe. Faire le vide est-il un aménagement de l'espace, au sens d'une absence de chose, donc relatif aux choses qu'on ne veut pas ?

La perspective bouddhiste peut également se présenter comme une négation des essences qui constitueraient la réalité… Rejoindrait-elle alors d’une certaine manière la perspective Sartrienne, pour laquelle l’homme, étant condamné à être libre, est constamment confronté au néant, c’est-à-dire à l’absence de sens préétabli dans l’univers ?

Dans quelle mesure la méthode du doute cartésien n’est-elle pas une manière de « faire le vide » ? Suspendre les jugements et rejeter les croyances incertaines pour atteindre une base indubitable sur laquelle fonder la connaissance, à savoir le cogito (« je pense donc je suis »). De même, toute modélisation, création de concepts philosophiques ou scientifiques, ne nécessite-t-elle pas d‘évacuer de la scène tout cas particulier pour pouvoir appréhender la réalité dans le vide de l’abstraction ?

Devrait-on se méfier des propositions de lâcher prise et d'expérimenter le vide comme invitation à négliger ce qui nous semble pourtant évident et concret ? Où est-ce un moment de la pensée qui nous offre de ne pas rester prisonnier des représentations nécessairement partiales ? Peut-on seulement faire l'expérience du vide ? Ou ne cherche-t-on pas simplement à en frôler le vertige pour mieux remplir notre esprit, retrouver le goût du superflu ?