Café-Philo du Mardi - La solitude

RDV à partir de 19h20 (début de la séance 19h30), au Parc de la Tête d'Or devant la grande serre, au pied de la statue de Jussieu.

Sujet de ce Mardi 1 juillet: La solitude
La solitude est-elle contre-nature pour l'humain ?

La solitude, du latin solitudo, peut désigner soit un sentiment de rupture, d'avec ses semblables jusqu'à la possibilité de se sentir parfaitement "hors du monde". Soit, d'un point de vue externe, une absence de contact, de communication avec les autres. Elle évoque des moments de silence, de rêveries, qui peuvent mener à une introspection, ou proprement dit l'éloignement physique, dans ce cas nous parlerons d'isolement.

Nous pouvons considérer deux possibilités : la solitude choisie, volontaire donc appréciée par l’individu qui décide de se mettre à l’écart et l’autre possibilité, plus répandue au 21ème siècle, la solitude subie suite à une rupture sentimentale, amicale ou sociétale (comme un licenciement qui met la personne dans la solitude et la précarité).

On retrouve une distinction au sein du phénomène psychologique dans la distinction entre une solitude active dans laquelle le "dialogue avec soi-même" est possible et la solitude comme esseulement/désolation que propose Arendt.

L'esseulement peut également influer sur les processus physiologiques et impacter la santé, la qualité de vie et la longévité. Mais qu'en est-il d'une solitude active, désirée ? Poussée à son extrême, n'est-elle pas également délétère pour l'être humain ? Selon Bergson et bien d'autres penseurs, ne restons-nous pas avant tout des êtres sociaux ? En revanche le fait d’être seul peut-il être une véritable source de bien-être ? Nous permettant de recharger nos "batteries sociales", de mieux comprendre l'expérience de sa propre vie ?

Pour autant, n’y a-t-il pas dans la solitude même choisir un sentiment de rejet qui nous renvoie au temps jadis ou les civilisations envoyaient en exil les parias et les personnes considérées comme excentriques ou dangereuses ? A l’heure où l’on parle de « cancel culture » n’y a-t-il pas là, une façon similaire d’effacer des individus de la société ?

S’il est vrai que la solitude est souvent perçue de manière négative, comment expliquer le besoin ressenti par beaucoup de provoquer la solitude et, par exemple de décliner des invitations pour passer du temps avec soi ? La solitude désignant aussi l’éloignement de la société pour reprendre, d’une certaine manière, le contrôle sur sa vie suppose (du moins on peut s’interroger sur ce fait) que le fait de « voir du monde » en permanence est contre-nature et engendre du stress et non un bien être bénéfique à l’humain ?

À l'inverse, la solitude (sur un trop long terme, par exemple) peut, dans certains cas, mener à des extrémités comme le suicide ou la dégringolade vers les addictions comme la drogue ou l’alcool pour tenter d’oublier cette solitude et ce sentiment de ne plus exister pour les autres, d'être trop ou pas assez...

Comment fait-on alors pour connaître la nature profonde des êtres humains, si en plus d'être conformés par des codes sociaux établis en fonction des cultures et des époques, nous ne parvenons pas à cerner la raison de nos interactions avec autrui ? Sommes nous conçus pour en permanence communiquer ? Si oui, quelles sont les limites pratiques et morales des différentes formes de sociabilisation ? Le besoin de solitude aurait-il avoir avec l'existence de ces limites ? En tant qu'espèce capable de langage, ne devrions-nous pas également questionner la notion de conflit intégrée à cette inter-individualité ?

La question de la nature et du contre-nature serait-elle un outil de mesure pour comprendre ce qu'il nous incombe de faire ou de ne pas faire spontanément en excluant dans un premier temps la morale et les intérêts ? En effet, il semble naturel pour l'être humain pourvu de mains, de créer. Mais là, encore, les philosophes se contredisent. De manière hypothétique, la nature leur aurait-elle effectivement octroyé une main en sachant qu'ils en ferait bon usage, ou bien les humains ont-ils simplement tiré parti de la présence purement fortuite de cet outil ? Qu'en est-il du langage vis à vis de la solitude ?

De la solitude à "la capacité d'être seul" (Intro).
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0987798305804219

Comment supporter la solitude ? (Isolement / Esseulement / Solitude).
https://www.philomag.com/articles/comment-supporter-la-solitude

Arendt sur solitude et désolation.
https://www.traces.es/2015/08/09/arendt-sur-solitude-et-desolation/

La solitude - Comment se développe la capacité d’être seul (Développement de l'enfant, capacité d'être seul).
https://icibeyrouth.com/articles/224300/la-solitude-8-comment-se-developpe-la-capacite-detre-seul

Le citadin est-il un être solitaire ?
https://lumieresdelaville.net/citadin-solitude/

Tous, seuls - Réflexions autour de la solitude (Jeunesse, numérique et solitude du Monarch).
https://www.radiofrance.fr/franceculture/tous-seuls-reflexions-autour-de-la-solitude-3057311

Christophe Perrin - Solus ipse, phénoménologie de la solitude (Heidegger, Levinas, Sartre, Bachelard).
https://www.actu-philosophia.com/christophe-perrin-solus-ipse-phenomenologie-de-la-solitude/

Rousseau – La rêverie du promeneur solitaire est une expérience philosophique.
https://www.youtube.com/watch?v=tBQzjm9KMsw

La Solitude - B.
https://youtu.be/fuK1UY66l94?si=Ib2YJsoB4CaF8fKF