Café-Philo du Mardi


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RDV à partir de 19h20 (début de la séance 19h30), au Parc de la Tête d'Or devant la grande serre, au pied de la statue de Jussieu.
Sujet de ce mardi 12 août: L'Action
Nos actions nous révèlent-elles ?
S'il est communément admis que tous nos gestes - telle la respiration - ne peuvent pas être qualifiés d’actions, que faisons-nous de spécifique lorsque nous "passons à l’action” ? Pour Aristote l'action est le propre de l'homme qui seul peut être "principe de certaines actions" et Hannah Arendt distinguait l’action en tant que telle du "travail" et de "l’œuvre", ce qui revient à exclure de l’action tout acte répétitif, quotidien, non significatif, conditionné, productif… comme le fait d’obéir à un ordre ou d’exécuter un projet, déjà “acté".
Sans aller dans une acceptation aussi restrictive, nous pouvons nous interroger sur les critères qui font que nous qualifions "d'action” un geste ou une parole donnée ? Faut-il insister sur le fait qu'il doit s'agir d'un acte volontaire ? Nous faisons volontairement des actes peu signifiants… et si nous échouons dans notre action, elle ne révélera pas notre intention mais davantage notre maladresse : s'il y a un lien entre nos actions et notre volonté il n’y a pas de transparence pour qui observe l’acte.
Faut-il insister sur le fait qu'il doit s'agir d'un acte ayant une charge morale ?
Que l’on pose la question de savoir si un geste est bon ou mauvais, cela implique-t-il qu’il s’agit d’une action ? Par exemple, le fait d’apporter une aide exceptionnelle ou de trahir quelqu’un ? Faut-il également évaluer s'il s’agit ou non d’un acte inédit… ? Dans le cas de la trahison, nous ne considérerons pas un manque de loyauté de la même manière selon que la personne soit ou non considérée comme habituellement fiable : un comportement sera d’autant plus significatif qu’il est inhabituel.
Dans la mesure où nos actions nous révèlent, elles risquent cependant toujours d’être mal comprises ? Faut-il laisser aux observateurs la liberté de l’interprétation, au risque de rester incompris, de ne pas révéler qui nous sommes… ou celui que nous aimerions être ? Quand faut-il livrer les clés de son histoire, expliciter ses raisons ? Au risque de tomber dans le jeu de la justification, de se la raconter… être l’auteur de sa propre “story” ?
S'il faut compter sur les témoins pour partager nos actes mémorables, dans quel autre sens avons nous besoin des autres pour que nos gestes deviennent des actions ? Ainsi nos initiatives peuvent être suivies, prolongées par ceux qui vont "rejoindre le mouvement", ou bien critiquées voir provoquer de l'opposition… Aussi, quelles sont les conditions sociales qui font que je vais me sentir en confiance pour agir ?
Parfois, il est bon ne pas faire de vagues et vertueux de privilégier la discrétion. Cependant, une discrétion généralisée ne se ferait-elle pas au détriment de la vie collective ? Qui deviendrait alors routinière et sans reliefs… ne faut-il pas que, de temps en temps, quelqu’un mette les pieds dans le plat pour briser le conformisme et faire apparaître la nouveauté ?
Sans aller jusqu’à vouloir se mettre dans la peau des grecs anciens supposément préoccupés par le souci de l'immortalisation et de la gloire tels des héros homériques… Ne faut-il pas admettre que l’existence d’une communauté politique soit dépendante de la possibilité pour ses membres d’imprégner l’histoire du collectif par ses actions ? Suffit-il que chacun ait la liberté d’agir ? Vraiment agir ou s’agiter dans l’indifférence ? Devrait-on faire en sorte que chacun puisse avoir son "quart d’heure de gloire" ? Peut-on encore considérer que la politique devrait être le champ de l’action ? N’est-elle pas davantage l’établissement d'institutions qui travaillent à l’élaboration de la loi, qui ne devraient pas laisser place à l’orgueil de quelques acteurs de premier plan ? Qui finalement sont inaptes à changer le cours de l’histoire, davantage façonnée par les acteurs privés ? Or un acteur privé… par définition privé d’espace dans lequel se révéler par son action, est-il encore un acteur ?
Action (Philosophie)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l%27action
https://fr.wikipedia.org/wiki/Agentivit%C3%A9
Les logiques de l'action
https://youtu.be/RbZ4hIjpH_s
La Phronesis
https://www.les-philosophes.fr/aristote/la-phronesis.html
Anscombe - Philosophie de l’action
https://books.openedition.org/editionscnrs/49245
Identité, action et subjectivité
https://shs.cairn.info/revue-connexions-2008-1-page-63?lang=fr
Théorie de l'action et Effet Knobe (Introduction à la Philosophie Expérimentale)
https://youtu.be/t-2QldptRis
Le concept d’action chez les philosophes pragmatistes et son lien avec la connaissance et la morale
https://www.revue-interrogations.org/Le-concept-d-action-chez-les
La théorie des cookies (ou pourquoi on est inactif)
https://youtu.be/zuQlIJVcCnE
Le paradoxe de l'action collective (paradoxe d'Olson)
https://youtu.be/TmbqNPfYo78
L'action, comment accoucher d’un monde nouveau ?
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/comment-accoucher-d-un-monde-nouveau-8781990
La Condition de l'homme moderne - Hanna Arendt
https://sortirdelaconfusion.wordpress.com/2013/06/25/hannah-arendt-condition-de-lhomme-moderne/ (Voir paragraphe “La révélation du « qui ».”)
Nés pour commencer du nouveau (extrait): https://www.revue-quartmonde.org/2772
Temps et action dans la philosophie d'Aristote
https://shs.cairn.info/revue-philosophique-2002-2-page-177?lang=fr

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